HIER, lundi 20 janvier, l’heure a sonné officiellement pour que Kaïs Saïed, le président de la République, siffle la fin de la récréation qui dure depuis plus de trois mois (à compter du 6 octobre 2019, jour de la proclamation des résultats des élections législatives relatives au mandat 2019-2024) et révèle à l’opinion publique l’identité de la personnalité qui sera chargée de former le prochain gouvernement connu sous l’appellation médiatique (et non constitutionnelle) «gouvernement du Président».
Et au-delà des critères sur lesquels s’est fondé le chef de l’Etat pour désigner l’heureux élu, au-delà également de ce que le nouveau chef du gouvernement désigné va promettre au peuple tunisien et au-delà, enfin, des réactions dont les acteurs du paysage politique et civil feront montre au moment où ils seront invités à négocier la composition de la future équipe ministérielle, la discussion du programme gouvernemental qui leur sera soumis dans les prochains jours et sur la base duquel les députés accorderont leur confiance au futur gouvernement ou le feront tomber comme ce fut le cas pour le gouvernement Jemli, l’essentiel, maintenant, est que les Tunisiens, principalement les acteurs de la classe politique, toutes appartenances et sensibilités confondues, comprennent que leur pays ne peut plus attendre qu’ils règlent leurs différends politiques, qu’ils récoltent des dividendes en prévision des échéances à venir ou qu’ils s’alignent pour que les ambitions ou les objectifs de leurs partis se concrétisent.
Aujourd’hui, il est temps pour que s’installe une mobilisation générale et pour que s’instaure une veille commune auxquelles contribueront toutes les forces patriotiques convaincues effectivement que l’intérêt supérieur de la nation doit être placé au-dessus de toutes les considérations partisanes et de toutes les ambitions personnelles et que le salut du pays est tributaire d’une prise de conscience citoyenne aussi large que possible balisant la voie à un sursaut national propre à éradiquer les menaces de division et de sédition brandies malheureusement par certaines parties.
Faut-il rappeler — si besoin est — à notre jeune élite politique au pouvoir ou dans l’opposition qu’il existe des moments où le salut national impose à tous une trêve des ambitions personnelles, une révision des positions qu’on croit immuables et l’adoption d’une approche commune de gestion des affaires du pays.